Texte d’un élève de 3° en français

Je me souviens avoir fait la nuit dernière un songe du futur…

Je me réveillai à l’orée d’un petit bois et la délicieuse odeur des pins s’engouffrait dans mes narines.  Un grand bruit retentit soudain, semblable à un feu d’artifice. Je me levai, alerté, et cherchai aux alentours l’origine de ce vacarme. J’aperçus alors un homme courir, comme un dératé, à une centaine de mètres de moi, vers la sortie des bois. Le malheureux était littéralement en feu : tous ses vêtements étaient déchirés ou en train de se consumer.

Je me retournai et découvris derrière moi de gigantesques flammes bleues, progressant rapidement sur les racines séchées. Je me mis à courir à mon tour, mais pour aller où ? Je vis au loin une sorte de petite muraille de pierres : je m’y dirigeai aussitôt. L’édifice atteint, je regardais avec désarroi le bois disparu, dévoré par le feu. Soudain, un homme me plaqua à terre, tandis que son camarade agitait un gourdin en bois.

« Qui es-tu ? firent-ils.

_Je me nomme Barnabet, répondis-je. »

Ils firent un petit aparté, semblant contrariés.

« Barnabet, suis-nous. Tu seras questionné au camp. »

Et ils m’emmenèrent.

Je découvris donc ce « camp ». Moi et mes ravisseurs passâmes sous un petit dôme de fer, avant de descendre une échelle.  L’un des hommes ouvrit une porte de fortune, fabriquée à partir de carton. Nous entrâmes. Devant nous, se trouvait une dizaine de petites cabanes, faites de matériaux divers. Aux murs étaient peints de grands arbres colorés.

Dans ces habitations, j’apercevais parfois une ou deux personnes. Elles étaient si petites que je ne pus m’empêcher de les comparer à des niches pour chien, ce que je me reprochai immédiatement. Ces pauvres gens étaient vêtus de tuniques sales et délavées, et on pouvait lire dans leurs yeux une souffrance sans pareil.

Arrivés à la fin du couloir, une dizaine d’enfants tristement maigres vinrent nous voir, avant de faire un signe étrange avec leurs doigts.

« Que signifie ceci ? demandai-je à mes gardes.

  • Ne connais-tu donc pas le signe de l’eau ? »

Nous rentrâmes dans une autre pièce, plus petite que son homologue. Les murs étaient, cette fois-ci, immaculés et il n’y avait dans la pièce qu’un petit tabouret, sur lequel trônait un vieillard. Mes aimables accompagnateurs s’inclinèrent et me forcèrent à faire de même. Les deux hommes partirent, me laissant seul avec ce sage.

« Assis-toi. J’ai à te parler. Je vois bien que tu n’es pas de ce monde, tu sembles gorgé d’eau » dit le vieil homme. »

Je m’assis.

« Que s’est-il passé ici ? Qui sont tous ces gens et pourquoi sont-ils si tristes ? demandai-je.

– Ce monde n’a pas toujours été comme ça, soupira le vieillard. Tout a commencé avec le réchauffement climatique, que tu connais. Les catastrophes climatiques sont devenues de plus en plus fréquentes, provoquant la panique chez les humains, notamment chez les hommes politiques. Certains pays ont commencé à manquer d’eau, crucialement, et ont attaqué les pays voisins pour survivre. Une nouvelle guerre mondiale a commencé : la guerre de l’eau. La population a payé le prix fort pour cette guerre. Déjà 60 millions de morts rien qu’en France. Ici le gouvernement est tombé et personne n’as pris sa place. Le pouvoir est convoité par de nombreux gangs rivaux, ce qui a provoqué une véritable guerre civile. Voilà pourquoi nous nous terrons ici dans ce trou à rats…

-C’est terrible… Et quelles étaient ces flammes bleues avalant la forêt tout à l ’heure ?

-Certains clans sont plus radicaux que d’autres…Certains veulent s’assurer d’être les seuls à posséder de l’eau… Alors ils brûlent les dernières forêts. »

Le vieil homme se mit à sangloter.

«  Souviens-toi, Barnabet. Ce monde est la continuité réaliste du tien. Si tu veux l’éviter, sensibilise les gens autour de toi sur leur impact sur l’environnement. Dévoue ta vie à cette cause, et,… Sauve le monde. »

 

Jules Delesalle en 3ème 7