Le mot du directeur

Est-il permis d’espérer ?

L’histoire de l’humanité est marquée par de nombreuses crises, qui ne  sont en réalité  que différentes périodes de mutations : scientifiques, techniques, économiques et culturelles, qui jalonnent l’aventure humaine.

Toutefois, il semble bien qu’en ce début de 21ème siècle, les hommes soient en proie à une interrogation plus fondamentale. Il ne s’agit plus de penser le progrès, mais bel et bien les conditions  de  survie du genre humain et plus largement de notre planète. 

Jamais l’homme n’est apparu aussi vulnérable. Cruelle contradiction entre  ses rêves prométhéens de maitrise et de conquête, et une nature qui se rappelle douloureusement à lui à travers toutes les catastrophes produites par le réchauffement climatique. 

Beaucoup prennent conscience avec effroi, que la nature que Dieu nous a confiée, porte les stigmates d’une exploitation aveugle et sauvage. Ce combat plonge nos contemporains et particulièrement les jeunes générations…nos élèves… dans une forme de sidération et d’angoisse. 

« Il est interdit d’espérer »  a dit une jeune égérie écologiste mondialement connue…

Alors est-il permis d’espérer ?

Notre monde, obnubilé par la seule approche scientifique et technocratique, oublie et parfois veut oublier l’essentiel : ce n’est pas l’homme qui a créé le monde, ce n’est pas l’homme qui a permis à la vie d’aboutir à ce que le Père Teilhard de Chardin appelait le « phénomène humain ».

Les mêmes qui désespèrent, voudraient faire de l’homme un animal nuisible dont la disparition offrirait un répit salutaire à la nature…

Les discours alarmistes, pessimistes et finalement misanthropiques, en  rejetant l’idée d’un créateur et a fortiori d’un Dieu qui a créé par amour, rejettent non seulement la dignité et la spécificité de l’homme, mais aussi ce qui fonde l’espérance des croyants, et tout particulièrement des chrétiens.

Si la foi et l’espérance doivent nous amener à nous démarquer du discours ambiant,  il est  toutefois urgent qu’à la suite du pape François et de l’Encyclique Laudato Si, nous prenions toute notre part au chantier de l’ « écologie intégrale ». Cette « écologie intégrale » qui prenant soin de la nature, promeut et restaure  l’homme dans toutes les dimensions de son humanité, y compris sa dimension spirituelle. C’est par l’esprit que ce « néant capable de Dieu » (Cardinal de Bérulle) se rend digne de sa vocation divine.

La mission éducative  du Centre Scolaire Saint-Paul se trouve plus que jamais du côté d’une espérance active, et les nombreux chantiers ouverts par tous les acteurs de notre communauté  en témoignent ; cette revue s’en fait largement l’écho.

Il serait bon qu’au seuil de cette année nouvelle, chacun relise avec attention ces versets de la lettre de Saint-Paul aux Romains :

« La création attend avec impatience la révélation des fils de Dieu… elle a gardé l’espérance d’être elle aussi, libérée de l’esclavage de la dégradation, pour connaitre la gloire donnée aux enfants de Dieu ».Rm 8 : 21

Robin DERIDDER,
Directeur-Coordonnateur du Centre Scolaire Saint-Paul